ENGAGEMENT SOCIÉTAL DES ENTREPRISES: REPENSER LES FRONTIÈRES ENTRE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE & DÉVELOPPEMENT SOCIAL (2éme édition ICHOD 2025)

Les entreprises sont des entités sociales, dont le pouvoir et l’influence se sont
considérablement accrus depuis plusieurs décennies. Pour certaines d’entre elles, de taille
internationale, leur pouvoir s’apprécie au regard d’un chiffre d’affaires supérieur au budget
de certains États. Leur influence se mesure aux pressions exercées par leur activité de
lobbying et à la mise sur le marché de produits et de services qui façonnent et transforment
le social. Cet « encastrement » politique de l’entreprise dans la société lui assigne une
responsabilité à l’égard des conséquences de ses décisions et actions envers les parties
prenantes représentant la société. En droit, le principe de responsabilité est la capacité de
percevoir les conséquences de ses actions ou inactions et d’être capable de les assumer. Il
n’en va pas de même pour la responsabilité sociale d’une entreprise, provenant de la
traduction du terme « Corporate Social Responsibility » (CSR).
À l’heure du changement climatique et de la montée en puissance de l’IA, la RSE s’est
progressivement invitée dans la stratégie des entreprises. La définition institutionnelle de la
Commission européenne envisage la RSE comme un acte volontaire et supra-légal : « Être
socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations
juridiques applicables, mais aussi aller au-delà et investir davantage dans le capital humain,
l’environnement et les relations avec les parties prenantes ». La RSE est « l’intégration
volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs
activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes… » (Livre Vert, CE,
2001).