Les entreprises sont des entités sociales, dont le pouvoir et l’influence se sont considérablement accrus depuis plusieurs décennies. Pour certaines d’entre elles, de taille internationale, leur pouvoir s’apprécie au regard d’un chiffre d’affaires supérieur au budget de certains États. Leur influence se mesure aux pressions exercées par leur activité de lobbying et à la mise sur le marché de produits et de services qui façonnent et transforment le social. Cet « encastrement » politique de l’entreprise dans la société lui assigne une responsabilité à l’égard des conséquences de ses décisions et actions envers les parties prenantes représentant la société. En droit, le principe de responsabilité est la capacité de percevoir les conséquences de ses actions ou inactions et d’être capable de les assumer. Il n’en va pas de même pour la responsabilité sociale d’une entreprise, provenant de la traduction du terme « Corporate Social Responsibility » (CSR).
À l’heure du changement climatique et de la montée en puissance de l’IA, la RSE s’est progressivement invitée dans la stratégie des entreprises. La définition institutionnelle de la Commission européenne envisage la RSE comme un acte volontaire et supra-légal : « Être socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aussi aller au-delà et investir davantage dans le capital humain, l’environnement et les relations avec les parties prenantes ». La RSE est « l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes… » (Livre Vert, CE, 2001).
Si la RSE se nourrit des trois composantes du Développement Durable (économie, social et environnement) et de sa dimension temporelle (les générations futures), elle intègre également une composante éthique. Ainsi, l’ISO 26000 qui est une norme internationale énonçant des lignes directrices de responsabilité sociétale définit la responsabilité d’une organisation « vis-à-vis des impacts de ses décisions et de ses activités sur la société et sur l’environnement se traduisant par un comportement éthique et transparent qui contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société, prend en compte les attentes des parties prenantes, respecte les lois en vigueur tout en étant en cohérence avec les normes internationales de comportement » (NF ISO 26000, 2010).

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