Religion et pouvoir: Compromis ou compromission Essai d’analyse du discours politique sultanien

Introduction:

On a assisté ces dernières années  à une profusion certaine d’écrits traitant de la question du rapport entre Etat et Religion dans l’expérience historique arabo-musulmane. Loin de débattre de ces approches différentes, la présente étude tentera de réfléchir sur la question du rapport Etat-religion sous l’angle d’un genre d’écrit politique arabo-musulman, appelé communément la littérature politique sultaniene (Al Adab Assultani).        

   Cette littérature, genre arabe des miroirs de princes consiste en des conseils éthico-politiques destinés aux détenteurs du pouvoir en vu d’asseoir la stabilité de l’ordre politique sultanien, voire d’en consolider les mécanismes. Ce genre d’écrit se donne  généralement pour « objet » le pouvoir sultanien, et se veut pragmatique et pratique. Il se ressource dans trois cadres référentiels essentiels : la politique persane, l’héritage hellénistique et l’expérience islamique. Il se donne pour finalité le maintien du pouvoir sultanien. 

   Avant de détailler quelques éléments de réponse concernant cette problématique, une question se pose quant à la possibilité de traiter les écrits politiques sultaniens aussi nombreux dans un ensemble homogène.