International Conférence sous le thème: Regards croisés sur l’inclusion

Argumentaire:

L’inclusion  constitue un enjeu social et économique majeur  pour un nombre croissant de pays car elle permet de lutter contre la pauvreté, l’exclusion et les disparités.  Elle   favorise également le bien être économique et social des populations. Aujourd’hui, les groupes vulnérables tels que les jeunes, les enfants, les femmes, les personnes handicapées, les minorités et les populations rurales continuent d’être les victimes de l’exclusion.

Le concept d’inclusion vient du monde anglo-saxon, à travers les notions de société inclusive mais aussi en relation avec   l’éducation, et l’école inclusive. Il est lié aux mouvements des droits de l’Homme concernant les personnes handicapées, droits qui se sont développés à travers diverses déclarations (1983-1992) et plus récemment dans la Convention relative aux droits des personnes handicapées du 13 décembre 2006. Ce terme n’a pas exactement la même signification dans les différents pays ; il revêt parfois plusieurs acceptions.

Aux Etats-Unis, le terme inclusion représente le plus souvent un changement conceptuel radical pour la plupart des acteurs et chercheurs en éducation. En effet, l’école ordinaire, pour devenir inclusive, doit s’organiser pour répondre aux besoins éducatifs particuliers de tous les élèves.

Au Canada, «L’inclusion sociale consiste à faire en sorte que tous les enfants et adultes aient les moyens de participer en tant que membres valorisés, respectés et contribuant à leur communauté et à la société».

En Allemagne, la notion d’inclusion  a été utilisée par le sociologue Niklas Luhmann (1927-1998) pour caractériser les rapports entre les individus et les systèmes sociaux. Il analyse les différentes conditions d’inclusion/exclusion au sein des systèmes et des organisations.

En ce qui concerne le Maroc, l’évolution des rapports sociaux et politiques l’a ramené à définir les contours d’un modèle d’inclusion qui permet  de lutter contre toutes les formes de discriminations et d’inégalités. Introduite dans sa constitution de 2011, l’Etat marocain considère l’inclusion comme l’un des axes fondamentaux des choix stratégiques de son modèle de développement. D’ailleurs, ceci est réitéré dans les conclusions du rapport  de la commission spéciale du modèle de développement qui insiste sur la place primordiale qu’occupe l’inclusion, toutes dimensions comprises, dans le projet sociétal du Maroc à l’horizon 2035. L’inclusion est considérée comme un processus  qui vise à tenir compte de la diversité des besoins de tous les citoyens, à y répondre par une participation croissante à l’apprentissage, aux cultures et aux collectivités, et à réduire l’exclusion qui se manifeste essentiellement dans l’éducation.

L’objectif de ce colloque est de définir les différentes dimensions de l’inclusion, d’évaluer les politiques et les approches permettant d’atteindre les meilleurs résultats en la matière et de proposer une base de données relative au suivi de l’impact des politiques inclusives. Il s’agit, en outre de mettre en exergue, dans une approche évaluative, les principaux chantiers d’inclusion inaugurés au Maroc. On peut citer notamment les chantiers de l’INDH, RAMED, le renforcement de la représentativité et de l’inclusion féminine, la capacitation du monde rural, l’inclusion territoriale au même titre que les différentes politiques publiques visant l’inclusion de toutes les couches sociales de la population marocaine.

L’objectif est double. Il s’agit d’abord de mesurer l’impact de ces chantiers inclusifs sur les populations cibles en termes d’efficacité et d’effectivité, à travers, entre autres, l’analyse des montages juridiques et financiers d’opérationnalisation des politiques et démarches inclusives nationales et territoriales. Il s’agira ensuite de  s’arrêter sur les bonnes pratiques en la matière ainsi que sur les imperfections et écueils en vue de les réduire, voire les éliminer dans les pratiques inclusives à venir.

Par conséquent, afin de questionner l’inclusion dans ses enjeux, leviers, et obstacles, le colloque propose six axes principaux :

  • Inclusion scolaire et politiques éducatives;
  • Inclusion des personnes handicapées;
  • Inclusion sociale et professionnelle des jeunes et systèmes solidaires;
  • Genre et Inclusion sociale : Dynamique des revenus et de leur répartition;
  • Inclusion financière  et Soutenabilité de la croissance inclusive;
  • Inclusion culturelle : Changement structurel, dualisme et développement.

Ce colloque sera l’occasion d’appréhender la diversité des réflexions et des expériences autour de ce thème afin d’en analyser le déroulement et les résultats ; d’étudier les effets sur l’action publique et les personnes concernées ; de développer une dimension comparative entre des contextes politiques et sociétaux variés et des ancrages territoriaux différenciés.

Les propositions de communications pourront relever de champs disciplinaires variés : aménagement et urbanisme, économie, gestion, droit, sociologie et sciences politiques, démographie, histoire, sciences de l’environnement, santé….etc.